Ces recommandations et cinq autres ont été présentées au secrétaire d'État adjoint à la santé, António Lacerda Sales, et à la secrétaire d'État à la citoyenneté et à l'égalité, Rosa Monteiro, lors d'une audition à la demande d'ILGA Portugal (Intervention Lesbienne, Gay, Bisexuelle, Trans et Intersexe) et du GAT, après que la direction générale de la santé (DGS) et l'Institut portugais du sang et de la transplantation (IPST) ont admis qu'il était nécessaire de clarifier la règle relative à l'exclusion des donneurs de sang en raison de comportements sexuels à risque.

Lors de l'audition, qui a eu lieu le 4 mars, l'ILGA et le GAT ont défendu "l'abolition explicite de tout critère ou délai d'exclusion des donneurs en raison de leur orientation sexuelle - réelle ou perçue" et la "clarification sans équivoque des critères d'éligibilité objectifs et leur communication publique", toutes deux immédiates.

Dans un délai d'un mois, ils demandent une révision des informations contenues dans les dossiers médicaux des donneurs qui ont été exclus du don de façon permanente ou temporaire en raison de leur orientation sexuelle.

D'autre part, ils proposent la création d'une campagne nationale de sensibilisation aux comportements à risque et aux critères d'admissibilité au don de sang, la création de synergies entre les autorités sanitaires et les organisations de la société civile pour la formation des professionnels de la santé aux comportements et pratiques non discriminatoires, ainsi que la révision du manuel d'évaluation des critères qui sert de guide au travail des techniciens de l'IPST, le tout dans un délai de deux mois.

Enfin, ils souhaitent qu'il y ait un "engagement à produire des preuves scientifiques" pour démontrer si oui ou non "une évaluation au cas par cas peut être faite pour les travailleurs du sexe et les personnes qui utilisent des drogues injectables et inhalables", pour lequel ils donnent un délai d'un an.

L'audition des deux secrétaires d'État, bien que demandée il y a plus longtemps, intervient après que le ministère de la Santé ait annoncé, le 1er mars, la création d'un groupe de travail chargé de réviser, dans un délai d'une semaine, la norme de 2016 qui définit les critères d'exclusion des donneurs de sang pour comportement sexuel à risque.

Selon les deux organisations, depuis l'entrée en vigueur de la norme 009/2016 - révisée en 2017 - qu'"il y a eu des rapports systématiques de discrimination contre les donneurs de sang gays et bisexuels" qui se voient refuser le don après avoir supposé qu'ils ont des relations sexuelles avec des hommes.

La controverse est née suite au cas d'un homme qui a déclaré avoir été discriminé lorsqu'il a essayé de donner son sang le 23 janvier, à la station de don fixe de l'IPST à Lisbonne, après que cet organisme ait lancé un appel au don.

La situation est arrivée à Bruno Gomes d'Almeida qui, après trois heures de queue et une autre heure d'attente au triage, a été confronté à plusieurs questions qui supposaient qu'il avait des partenaires. Lorsqu'il a tenu à corriger et à supposer qu'il avait un partenaire, il a entendu la réponse suivante : "alors il ne peut pas donner son sang" et "les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ne peuvent pas donner leur sang".

Plus tard, Lusa a rapporté qu'un médecin de l'IPST avait écrit par courriel que "les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ne peuvent pas donner leur sang", arguant que "90 % des cas de séropositivité [identifiés] dans les dons de sang proviennent d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et qui l'ont omis lors du dépistage clinique".

Le 2 mars, l'IPST a annoncé avoir ouvert trois procédures d'enquête à l'encontre de professionnels pour des pratiques discriminatoires présumées dans le don de sang par des hommes homosexuels, l'une concernant le médecin qui a donné la réponse par courrier et les autres aux professionnels qui ont effectué le dépistage de Bruno Gomes d'Almeida.