Le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l'Europe a conclu que le Portugal continue de violer le droit à un logement décent pour la communauté gitane résidant dans le pays, révèle un rapport de l'organisation.

La décision concerne une plainte déposée en 2010 et le raisonnement indique que "des conditions de logement précaires persistent pour une grande partie de la communauté rom", en plus du "fait que le gouvernement n'a pas démontré qu'il a pris des mesures suffisantes pour s'assurer que la communauté rom vit dans des maisons qui répondent aux critères minimums".

Même s'il reconnaît certaines mesures prises par le pays pour améliorer les conditions de vie de la communauté tsigane, notamment par le biais de la Stratégie nationale pour l'intégration des communautés tsiganes, et des programmes de logement tels que le 1er droit, invoqué par le Portugal en réponse à la plainte, le Comité européen affirme que le problème persiste.

Le nombre exact de gitans au Portugal est inconnu et se base sur des estimations, qui font état d'une population entre 24 mille et 40 mille personnes, mais que le comité européen réfute, considérant que les estimations entre 45 mille et 50 mille personnes sont des chiffres "plus réalistes", car ils incluent les "invisibles", c'est-à-dire, les familles qui ne sont pas référencées et celles qui n'ont pas de résidence fixe.

"Le nombre de gitans étrangers au Portugal est inconnu car aucune information officielle n'est collectée sur cette question", indique également l'organisation du Conseil de l'Europe.

En ce qui concerne les conditions d'habitabilité de la communauté gitane, le rapport souligne également qu'environ 37 % des gitans portugais vivent dans des bidonvilles ou des camps, que l'on retrouve dans 70 municipalités.

Les enfants sont généralement tous inscrits dans la même école, ce qui crée une situation d'"écoles gitanes", et les logements sont souvent surpeuplés car les politiques de relogement ne tiennent pas compte de l'expansion des familles.

De ce fait, le comité européen, tout en reconnaissant les efforts consentis par les autorités portugaises, estime que le Portugal est en situation de non-conformité, que des améliorations sont nécessaires et qu'"il existe encore des obstacles" liés au manque de données quantitatives et qualitatives fiables.

Il a également identifié des "échecs récurrents" des États pour garantir l'accès aux droits du travail dans des conditions d'égalité, en soulignant les problèmes de discrimination dans l'accès à l'emploi, les inégalités salariales entre les sexes et l'incapacité à prévenir les situations de travail forcé ou d'exploitation du travail.