Pour le cinquième anniversaire de This Is Not A White Cube, la galerie d'art contemporain a étendu sa présence internationale avec l'ouverture d'un nouvel espace dans le Chiado, l'un des quartiers les plus branchés de Lisbonne. Pour marquer l'occasion, la galerie présente simultanément une exposition solo de l'artiste santoméen René Tavares, dans ses deux antennes, à Lisbonne et à Luanda (Angola).

Fondée à Luanda en 2016, la galerie d'art internationale a déjà présenté des dizaines d'expositions en Angola, en Afrique du Sud, en France, au Royaume-Uni et au Portugal. "Le lien historique entre le Portugal et l'Afrique a fait de Lisbonne le lieu le plus approprié pour l'expansion naturelle de la galerie", peut-on lire dans leur communiqué de presse. Le nouvel espace de la galerie offre un regard sur la production artistique portugaise contemporaine, ainsi que sur les artistes des continents africain et sud-américain et de sa diaspora.

René Tavares' Art

Dans la nouvelle galerie d'art du Chiado, René Tavares présente son dernier projet sur l'identité culturelle, la migration et, surtout, notre mémoire : "La mémoire est la source de toutes nos questions", me dit l'artiste, "c'est notre héritage, notre identité". Tavares s'inspire des différents "éléments culturels" qui l'entourent. Son œuvre, qui rappelle un style proche de celui de Basquiat, est profondément liée à l'idée d'héritage : "[C'est] le thème principal d'une série de projets dans lesquels je recherche, à travers la peinture, la photographie et le dessin, des zones indéfinies de création artistique, esthétique et visuelle", explique le peintre.

La migration et le patrimoine sont des thèmes qui ont toujours été un moteur d'innovation et de créativité au fil des années pour l'artiste de Santomense. "Le patrimoine devient ainsi de plus en plus une arme forte pour la restructuration et le renforcement d'un langage universel d'intersections d'histoires et de partages qui ont eu lieu au fil du temps", dit-il.

"In Memory We Trust" nous interpelle, nous plaçant "entre la révision critique d'une conception dystopique de l'identité du continent africain et la nécessité d'affirmer une vision renouvelée des différentes Afriques que l'Afrique enferme avec ses frontières et dans la diaspora", indique la galerie. Nation atlantique est une expression qui revient souvent dans ses tableaux de cette exposition : " C'est une réunion de personnes de la diaspora des ex-colonies. Atlantic nation est une nouvelle nation, une nouvelle identité que nous devons créer. Quand on parle de migration, on parle de métissage". L'idée de métissage "est le résultat de ce mélange aujourd'hui", explique le peintre. Et c'est ce qu'est Atlantic Nation. Si l'océan pouvait parler, "il aurait beaucoup à dire, son témoignage sur les migrations aurait beaucoup à nous apprendre sur notre identité", affirme l'artiste. Au-delà de nos origines, de notre parcours et de notre destination, René Tavares a joliment résumé la situation en écrivant que "notre identité est de plus en plus définie par l'ensemble des souvenirs qui constituent nos valeurs".

Outre l'exposition que la galerie d'art présente à Lisbonne et à Luanda, les œuvres de l'artiste de Santomense se trouvent également à Braga, dans l'exposition "Le silence de la terre" au Museu Nogueira da Silva et à la Galeria do Paço ; à la Biennale internationale d'art de Gaia 2021 et dans "Le souffle des ancêtres" à la Biennale du Congo 2021.