"La proposition du gouvernement de fermer le Service des Frontières et de l'Immigration sera mise à l'ordre du jour de la session plénière du 9 juillet de l'Assemblée de la République, ce qui conduira le Syndicat des Carrières d'Investigation des Frontières et de l'Immigration à annoncer une nouvelle grève et une manifestation devant le Parlement le 9 juillet", a déclaré le syndicat dans un communiqué envoyé à Lusa.

Le syndicat SCIF/SEF précise que la grève a été décrétée sur tous les lieux de travail, de sorte qu'entre 00h00 et 24h00 vendredi, "toute activité de service sera suspendue", seuls les services minimums étant maintenus.

La proposition de loi du Gouvernement qui définit le transfert des pouvoirs de police du Service des Étrangers et des Frontières aux PSP, GNR et Police Judiciaire, les changements apportés dans la restructuration du SEF, sera discutée vendredi au Parlement.

Le syndicat considère que la proposition que le gouvernement présentera au Parlement "pour éteindre le SEF divise les informations critiques en plusieurs parties, politise l'accès aux données, militarise et criminalise encore plus l'immigration", appelant les partis d'opposition "à ne pas laisser passer une des pires lois jamais présentées".

Pour le syndicat, le gouvernement "en répartissant les tâches du SEF entre plusieurs corps de police, divise en parties des informations critiques pour la sécurité du pays et de l'Union européenne", ainsi qu'en les répartissant entre six entités, "dont certaines n'ont pas encore été créées".

Le syndicat le plus représentatif des inspecteurs SEF souligne également que la proposition "politise également l'accès aux données qui seront gérées par des entités administratives et, contrairement à ce qui est indiqué dans l'exposé des motifs, renforce l'approche criminelle de l'immigration, qui devra également faire face aux militaires du GNR".

"A un moment aussi important pour la sécurité de l'Union européenne, disperser les données à travers différents systèmes et les croiser encore avec des entités administratives est une recette pour le désastre. Tous les pays européens regarderont le Portugal avec suspicion", a déclaré le président du SCIF/SEF.

Acácio Pereira a estimé qu'il s'agit d'une "proposition mal faite, à la formulation incompétente et révélant une profonde ignorance de ce qu'est la sécurité intérieure, qui ne clarifie pas la répartition des tâches, pas même du point de vue territorial".

Le syndicat a déjà adressé une demande d'audience au président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, afin de lui faire part de ses préoccupations quant à l'intention du gouvernement d'éteindre le SEF, un service qui a 35 ans d'existence.

Le projet de loi vise à reformuler les forces et services de sécurité qui, aux termes de la loi, exercent l'activité de sécurité intérieure, en modifiant la loi sur la sécurité intérieure, la loi sur l'organisation des enquêtes criminelles et les lois organiques de la GNR et de la PSP.

Avec ces changements, les fonctions de police du SEF, à savoir le contrôle des frontières et les enquêtes criminelles sur des délits tels que la traite des êtres humains et l'aide à l'immigration clandestine, seront transférées à la GNR, à la PSP et à la PJ, en tant qu'organes de police criminelle.