Baptisée Opération Tabac Ibérique, l'action policière a eu lieu entre le 7 et le 12 juillet et a abouti à "l'arrestation de 16 hommes et d'une femme, âgés de 44 à 65 ans", dont 12 Espagnols et cinq Portugais. Les arrestations ont eu lieu dans les villes portugaises de Braga, Guimarães, Porto, Lisbonne et Setúbal et dans la ville espagnole de Séville, a déclaré le commandant du détachement d'action fiscale de Lisbonne de la Garde nationale républicaine (GNR), le capitaine Helder Fernandes.

Au cours de l'enquête, qui dure depuis environ un an, cinq autres personnes avaient déjà été arrêtées, dont un ressortissant portugais et quatre Espagnols, soit un total de 23 détenus, car elles étaient directement liées à la pratique des activités illicites faisant l'objet de l'enquête, a précisé le commandant de la GNR.

L'opération a été menée ces derniers jours, sur le territoire national et espagnol, par l'Unité d'Action Fiscale (UAF) de la GNR, à travers le Détachement d'Action Fiscale de Lisbonne et sous la direction du Département d'Investigation et d'Action Pénale (DIAP) d'Almada, en collaboration avec le Corps National de la Police espagnole, l'Agence Fiscale espagnole et avec le soutien opérationnel d'EUROPOL.

L'enquête policière a débuté il y a environ un an et a permis de recueillir des informations sur le modus operandi du groupe et de "démanteler un vaste réseau organisé de dimension internationale, avec l'identification des suspects portugais et espagnols impliqués, qui se consacrait à la commercialisation illégale de cigarettes et d'autres produits du tabac au Portugal et en Espagne, sans payer les impôts dus aux États respectifs, tels que les accises et la TVA", a déclaré le GNR dans un communiqué.

Selon la force de sécurité, l'objectif de l'opération était de mettre fin aux bases logistiques de stockage, de traitement, de conditionnement et de distribution de cigarettes et d'autres produits du tabac, ainsi que de "mettre fin à l'activité criminelle en cours, qui est présumée avoir porté atteinte aux intérêts économiques des deux pays à hauteur d'environ quatre millions d'euros".

Dans ce contexte, les autorités policières ont exécuté 70 mandats de perquisition sur le territoire national et 12 en Espagne, dont 32 perquisitions à domicile et 50 perquisitions hors domicile, notamment dans des entrepôts, des garages et des véhicules.

Parmi le matériel saisi, on trouve environ 454 000 cigarettes fabriquées, environ huit tonnes de feuilles de tabac et de tabac finement coupé (suffisantes pour produire environ huit millions de cigarettes), diverses machines utilisées pour le séchage, le broyage et le conditionnement des produits du tabac, diverses matières premières utilisées dans la production illicite, telles que des tubes à cigarettes, des cartons de paquets et des sacs/boîtes pour le conditionnement du tabac, et sept armes à feu.

Ont également été saisis "116 000 euros en espèces ; 100 000 euros saisis sur des comptes bancaires ; 24 véhicules légers et divers équipements informatiques", a indiqué le GNR, ajoutant que, tout au long de l'enquête, "un total de 1 825 120 cigarettes et 11 tonnes d'autres produits du tabac (feuilles de tabac et tabac moulu) ont également été saisis".

Selon le GNR, en termes de coopération judiciaire internationale, l'opération s'est appuyée sur l'intervention d'EUROJUST pour accélérer les étapes de la procédure.

Outre le total de 23 détenus, 17 prévenus de nationalité portugaise étaient également "accusés de la pratique de faits susceptibles de constituer le délit de contrebande, d'introduction frauduleuse de consommation qualifiée, de fraude fiscale qualifiée, de blanchiment d'argent et de réception de marchandises soumises à la criminalité douanière", a souligné cette force de sécurité.

Présentés pour un premier interrogatoire judiciaire au tribunal judiciaire d'Almada, tous les détenus de nationalité portugaise ont été soumis aux mesures de coercition de "l'obligation de faire des présentations hebdomadaires au commissariat de la zone de leur résidence, ainsi que l'interdiction de contact avec les autres accusés", selon les informations de la GNR.

Les détenus espagnols sont sous la juridiction des autorités espagnoles, et pour le moment on ne sait pas quelles mesures de coercition ont été appliquées.

Environ 160 personnes de l'UAF, de l'Unité d'intervention (UI) et des commandements territoriaux de Setúbal, Lisbonne, Porto, Braga et Viana do Castelo ont été mobilisées dans le cadre de l'opération Tabac ibérique.