Il est grand temps que les délibérations eschatologiques concernant notre inévitable "Mortexit" remettent en question ces concepts coûteux de la mort et la manière dont ils pourraient être gérés pour satisfaire aux exigences éthiques et écologiques du XXIe siècle.

L'élimination des cadavres préoccupe l'humanité depuis l'époque de Noé et a conduit à la création d'une industrie des services funéraires où les intérêts financiers des entrepreneurs de pompes funèbres, des maçons et des médecins supplantent ceux des chers défunts et de leurs proches. Le moment est venu de révolutionner l'idéologie de la mort, avec ses riches traditions de charabia, de rites sacrés et de festivités joyeuses.

Au premier rang de la pensée alternative figurent deux nouvelles pratiques de réduction des cadavres en un compost bénéfique. Le premier procédé consiste à placer le défunt dans un récipient en acier réutilisable rempli de matière organique qui entre ensuite dans une chambre où il est exposé au dioxyde de carbone, à l'oxygène et à l'azote ainsi qu'à des organismes thermophiles qui se combinent, dans des conditions humides, pour accélérer le rythme habituel de décomposition. Au bout d'un mois, un compost fin et biologiquement sûr est formé, prêt à régénérer la vie végétale. Le second procédé nécessite l'immersion totale du corps dans une cuve d'eau chauffée à laquelle on ajoute de l'hydroxyde de potassium ; il suffit de quatre heures pour réduire la matière organique en un mélange tout aussi bénéfique, prêt à être enterré dans un cadre rustique. Ces deux innovations ne nécessitent que 15% de l'énergie requise pour l'élimination par fourneau ardent et émettent beaucoup moins de CO2.

Avant de payer un euro d'or à Charon, il convient de bien réfléchir à la méthodologie à suivre pour se préparer à un voyage sans retour et, avec un peu de chance, arriver à la destination souhaitée.

Roberto Knight Cavaleiro, Tomar