Comment ai-je pu passer plus de dix ans au Portugal sans connaître ce joyau ? Il s'agit d'une collection d'arts décoratifs de classe mondiale : de magnifiques meubles, tableaux, montres, porcelaines chinoises, éventails, azulejos et bien d'autres choses encore, un joyau caché qui devrait être beaucoup plus connu. L'énorme collection de plus de 2 000 œuvres exposées (et 4 000 autres en réserve) est logée dans un beau et grand bâtiment situé en plein centre-ville de Lisbonne, dont une partie a encore l'aspect d'une maison, habitée par le collectionneur et son épouse, avec une annexe importante qu'il a fait construire comme musée.

La collection d'art décoratif est incroyablement variée, reflétant le goût éclectique d'António Medeiros e Almeida (1895-1986), un entrepreneur qui a fait fortune dans deux nouvelles technologies du XXe siècle : les voitures et les avions, et s'est également diversifié dans l'agriculture aux Acores, où ses parents sont nés, et dans l'hôtellerie (hôtel Ritz à Lisbonne).

Le nombre de pièces exceptionnelles était si important que j'ai du mal à m'en souvenir. Parmi mes préférés, citons un pichet et un bol chinois délicats et ravissants, considérés comme les plus anciennes pièces de porcelaine chinoise portant les armoiries du roi du Portugal, avec les armoiries à l'envers sur le bol, car les artisans chinois ne savaient pas quel côté était en haut dans le dessin qu'on leur avait demandé de reproduire ; un service à café et à thé en argent que Napoléon a utilisé pendant son emprisonnement à Sainte-Hélène et qu'il a ramassé à Madère lors de son voyage d'exil en 1815 ; et une commode incroyablement ornée créée par le principal ébéniste français de la fin du XIXe et du XXe siècle, François Linke. Je pourrais continuer à décrire à l'infini le mobilier, les boiseries, les plafonds peints, etc.

La visite a été suivie d'un merveilleux cocktail dans la Sala do Lago organisé par l'American Club, complétant ainsi une occasion mémorable.