En 2018, après avoir vécu aux quatre coins du monde, le couple allemand et français Mareile et Matthieu Paley a décidé de s'installer au Portugal pour élever ses deux fils.

Mareile est la fondatrice d'une entreprise de pilates appelée "Life in Movement". La vie en mouvement et avec le rêve de construire CALMune retraite de bien-être pilates dans la paisible campagne portugaise, ils ont acheté un terrain dans le parc naturel d'Arrábida, près de Palmela (un village du district de Setúbal).

Son mari Matthieu est photographe, mais en vivant sur ce terrain, il s'est beaucoup intéressé à la gestion des terres et à l'agroforesterie syntropique. D'après ce que j'ai compris, il s'agit d'une façon de cultiver ensemble toutes sortes de plantes et d'arbres différents afin qu'ils s'entraident - en apprenant de la nature et en l'imitant.

Ils se sont associés à un couple, Izabella et Mathias, dans le cadre d'un projet de régénération de la nature intitulé Regen Waves qui ont utilisé leurs terres pour faire pousser une forêt de plantes médicinales.

Catastrophe

Le 13 juillet 2022, un incendie a ravagé ce parc naturel, brûlant plus de 400 hectares de forêt magnifique.

Matthieu a dit qu'on ne s'attend jamais à ce que cela nous arrive et m'a raconté, lorsque je leur ai parlé lors d'un appel Zoom, qu'il regardait avec horreur le feu se rapprocher de plus en plus et qu'il était impuissant à l'arrêter. Même les pompiers héroïques, avec leurs avions et leurs hélicoptères, n'ont pas pu les sauver et la plupart de leurs terres ont été brûlées.

Un désastre. Mais Mareile et Matthieu ont décidé de voir les choses positivement et de remarquer que quelques miracles se sont également produits.

Le principal étant, bien sûr, qu'aucun humain ou animal n'a été blessé. Pamir, leur chat, et leurs huit poulets s'en sont sortis indemnes. Et ils sont incroyablement reconnaissants que leur maison en bois ait également survécu.

Leur cuisine extérieure, leurs meubles et leur abri à outils n'ont pas eu autant de chance. Et en regardant leur terre brûlée, il était un peu plus difficile de trouver le "bon côté des choses".

Mais ils en ont trouvé un vert !

Dans une mer de noir, une bande de terre verte se dressait encore fièrement. Une grande partie de leur forêt alimentaire, bien entretenue et bien arrosée, avait survécu au feu.

Prenant cela comme un témoignage de la puissance des techniques agroforestières qu'ils ont travaillé si dur à mettre en œuvre au cours des dernières années, cette parcelle verte survivante leur a donné de l'espoir pour l'avenir.

Tirer les leçons de l'expérience

Matthieu m'a expliqué comment ils prévoient de "replanter mieux", et plus intelligemment. Il veut trouver d'autres moyens de respecter l'un des célèbres dictons de l'agroforesterie syntropique qui consiste à : "stockez votre eau dans la terre".

L'un des principaux moyens d'y parvenir est de creuser ce que l'on appelle des "rigoles" dans les flancs des collines pour empêcher l'eau de pluie de se précipiter et lui donner le temps de s'infiltrer dans le sol.

Un autre problème auquel Matthieu veut s'attaquer est ce que les Portugais appellent le "cana"(Arundo donax L). Cette plante ressemble beaucoup au bambou et, bien qu'elle soit utile pour toutes sortes de choses sur la terre, ils en avaient trop.

Il m'a dit qu'une fois que ces fourrés prenaient feu, ils devenaient de gigantesques brasiers et contribuaient à propager les flammes encore plus loin.

Matthieu dit qu'il ne sait pas si cela va marcher (car il admet volontiers qu'il est encore en train d'apprendre) mais il a un plan pour essayer de remplacer le cana par des arbres et des plantes plus résistants au feu.

Il ne veut pas arracher toutes les racines ni utiliser de produits chimiques. Il est déterminé à trouver un moyen plus naturel de résoudre le problème. Le cana, explique-t-il, aime vivre près de l'eau, mais pas dedans. Les racines descendent jusqu'au ruisseau, mais elles ont besoin de la lumière du soleil pour pousser.

Le plan consiste donc à planter de nombreux arbres qui aiment l'eau, comme le saule, le frêne, le peuplier et le sureau, le long du cours d'eau, en espérant qu'ils bloqueront le chemin des racines et créeront de l'ombre, ce qui rendra l'endroit de moins en moins propice à la croissance du cana.

La nature n'abandonne jamais

Après l'incendie, le couple a créé une page Gofund me et a été profondément ému et reconnaissant pour tous les dons qu'ils ont reçus pour les aider, eux et leurs voisins, à remplacer ce qui a été perdu et à se remettre sur pied.

Izabella et Mathias, ainsi que tous les bénévoles de Regen Waves, constatent déjà d'énormes progrès dans le remplacement de ce qui a été perdu dans leur jardin-forêt alimentaire.

Lorsque j'ai parlé à Mareile et Matthieu, ils étaient partis en France pour rendre visite à leur famille et se remettre de ce qui s'était passé. Mais ils m'ont raconté qu'avant de partir, ils avaient vu un pommier brûlé qui, lui aussi confus par ce qui lui était arrivé, était en train de fleurir.

Ils ont pris cela comme un signe que la nature repousse et qu'avec un peu de temps, d'eau et d'amour, la vie refleurira.

Pour en savoir plus ou pour faire un don, veuillez consulter le site :

www.gofundme.com/f/the-miracle-of-palmela-fire-relief-help