Dans une interview accordée à Lusa, Augusto Santos Silva aborde également la question de la pêche, l'un des derniers points ouverts de la négociation, pour souligner que, dans ce chapitre, le Portugal n'est pas l'un des pays qui seront les plus touchés par un éventuel "no-deal", mais qui bénéficiera indirectement de sa résolution.

"À la date et à l'heure où nous parlons, les perspectives sont plus positives qu'elles ne l'étaient la semaine dernière et je dirais donc qu'aujourd'hui nous sommes plus proches d'un accord sur les futures relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni", a déclaré le ministre, interviewé le 15 décembre.

Le ministre justifie cet optimisme en soulignant que "les équipes de négociation travaillent", que "par deux fois [...] le président de la Commission européenne et le Premier ministre du Royaume-Uni ont empêché la clôture des négociations sans résultat positif" et, "surtout, parce que ce qui sépare les deux entités est aujourd'hui relativement peu".

"Je crois qu'en fin de compte, la rationalité aura tendance à l'emporter sur les émotions. Je crois qu'il y aura un accord", dit-il.

Un des "points critiques" en attendant un accord est la pêche, dans laquelle le Portugal a "un intérêt purement indirect", en ce sens que pour la pêche dans les eaux norvégiennes, notamment le cabillaud, il bénéficie "d'une contrepartie offerte à la Norvège sous forme de droits de pêche dans les eaux britanniques".

"Notre intérêt est donc simplement indirect, nous ne faisons pas partie du groupe de pays qui seront le plus directement lésés si aucun accord n'est conclu", explique-t-il.

Autre "point critique", les conditions de concurrence, l'accord économique, dans lequel l'objectif de "droits de douane et quotas zéro dans les échanges entre l'Europe et le Royaume-Uni", qui permet des exportations et des importations sans droits de douane, implique des conditions équivalentes pour les biens et les services des deux côtés.

"Parce que, par exemple, il est interdit aux États européens, sauf dans des circonstances exceptionnelles bien définies, de subventionner leurs entreprises pour qu'elles bénéficient d'avantages internationaux. Le Royaume-Uni doit avoir une disposition équivalente, sinon la concurrence n'est pas équitable et nous devons imposer des droits de douane", souligne-t-il.

C'est à ce stade que, "s'il n'y a pas d'accord, les choses seront plus difficiles", à partir de janvier, les règles de l'Organisation mondiale du commerce s'appliquent, avec l'imposition de droits de douane sur le commerce, qui affecteront les exportations, "importantes pour certains secteurs d'activité économique [au Portugal], par exemple, l'industrie des conserves, et affecteront les importations".

En l'absence d'accord, le Portugal appliquera le plan d'urgence européen, car il appartient à un marché unique avec "des conditions communes de négociation commerciale avec des entités tierces".

Déjà résolu, "à la satisfaction" est ce qui était "la principale source de préoccupation" : les conditions et les droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et des Britanniques vivant dans l'Union européenne.

Dans le cas des Portugais au Royaume-Uni, il y en a déjà eu "plus de 300 000", avec un "taux de refus absolument résiduel", et dans le cas des Britanniques au Portugal, entre 2010 et 2020, le nombre de Britanniques vivant au Portugal "a presque doublé", actuellement autour de 50 000.

En ce qui concerne le tourisme, "les choses sont réglées", ce qui est d'une grande importance pour le Portugal, puisque le Royaume-Uni est le plus grand marché touristique.

"Nous n'imposerons pas l'obligation de visa à tout citoyen britannique venant au Portugal et nous espérons que le Royaume-Uni fera de même pour les citoyens européens", a-t-il noté, ajoutant que des mesures ont déjà été prises dans les aéroports de Faro et de Funchal pour faciliter "l'entrée et la circulation des citoyens britanniques qui viennent, par exemple, en vacances".

Avec le risque de ne pas parvenir à un accord à deux semaines de la fin de la période de transition, qui se termine le 31 décembre, le Portugal est en train de revoir son plan national d'urgence, qui, a expliqué le ministre, comprend "un règlement d'alignement sur les services financiers" et les bases pour "négocier un nouvel accord bilatéral de sécurité sociale" et "un accord sur la santé", soit au niveau européen, soit, si ce n'est pas possible, au niveau national.